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Attendre un enfant pour la première fois dans un couple, c'est toute une histoire ! Un véritable chamboulement pour les futurs parents. Pour cette interview, nous nous sommes immiscés au sein du couple formé par Céline et Igal, qui attendent leur premier enfant et avons recueilli leurs joies, leurs espoirs et leurs doutes.

Quelques mots sur vous

Céline : Je m'appelle Céline, j'ai 28 ans.
Igal : Je m'appelle Igal, j'ai 34 ans. Nous somme en couple depuis 7 ans et nous attendons notre premier enfant pour la mi-novembre

Était-ce une grossesse programmée ou plutôt une surprise ?

Igal : Oui, c'était désiré, on a travaillé dur pour l'avoir.
Céline : Ça nous a pris à peu près 7 mois.

Quelle est la 1ère chose à laquelle tu as pensé quand tu as vu que le test de grossesse était positif ?

Céline : Pas grand chose en fait, c'était un peu le vide dans ma tête. Je me suis dit "Oh c'est pas vrai, ça a marché, c'est bizarre". Je me suis demandée comment allait réagir Igal. Il restait 2 ou 3 heures avant qu'il ne rentre et j'étais en train de chercher la façon de lui annoncer. Est-ce que je lui dis tout de suite ou est ce que je lui fais une blague ?

Dans quel état d'esprit étiez-vous quand vous avez appris que vous alliez avoir un bébé ?

Igal : hyper trop content. Je me suis dit cool! Ni Céline, ni moi, ne sommes stériles. Ça faisait déjà un ptit moment qu'on essayait mais cette fois-ci Céline était sûre que c'était la bonne. Quand elle m'a dit la bonne nouvelle, on s'est serrés tous les 2 dans les bras, on s'est fait un énorme calin, on était hyper contents. Elle voulait me faire la blague du "non ça n'a pas marché" mais elle n'a pas réussi. À peine j'avais franchi la porte qu'elle a crié "J'suis enceinte!"

Comment as-tu vécu ta grossesse ?

Céline : Les nausées sont arrivées 2 ou 3 jours après avoir fait le test, elles étaient là 24h/24, j'avais des vomissements aussi. Ça a duré pendant 3 mois et après ça s'est calmé, ça faisait bizarre en fait. Avant j'avais les nausées, donc je savais que j'étais enceinte et là d'un coup, je n'avais plus rien. Je n'étais pas avancée dans ma grossesse, le bébé ne bougeait pas encore. Je me suis demandée si j'étais toujours enceinte vu que je ne ressentais plus rien.
Puis il a commencé à bouger et là c'est rigolo. C'est un moment un peu intime que tu as envie de partager avec l'autre mais tu ne peux pas.

Au niveau psychologique, qu'est-ce que le fait d'avoir un enfant a changé dans vos vies ?

Igal : Le jour même, rien, j'étais juste très content. Il m'a fallu un ptit peu de temps pour le réaliser. Mais le lendemain matin en allant au boulot, j'ai eu comme une sorte de retour de bâton, une grosse baffe. J'ai commencé à sentir l'énormité du poids de la responsabilité que c'était. Et depuis ce jour, je vois les choses sous une perspective totalement différente.
À l'époque si j'avais un toit sur ma tête ça me suffisait. Maintenant, je sais qu'il va falloir que j'assure jusqu'à la fin de ma vie. Avant j'allais au boulot pour le plaisir mais depuis que je sais que je vais être papa, j'y vais pour d'autres raisons, je pense plus à l'argent qu'avant. Pour moi c'est un poids énorme, même si cette grossesse, je l'ai vraiment désirée. Mais je n'étais pas préparé à l'énorme poids des responsabilités que ça implique.
Pour la petite histoire, j'ai grandi sans père, j'ai dû le voir seulement 2 fois dans ma vie. Il est parti quand j'etais encore bébé. Et je me suis donc promis d'être toujours là pour mon ptit, d'assurer le plus possible. J'ai envie d'offrir à mon fils ce que je n'ai pas eu la chance d'avoir.
J'ai les yeux tournés vers l'avenir et ce qui va arriver. Pour moi la vie est tellement géniale, j'adore la vie et je voulais à tout prix la transmettre. Et c'est pour ça que j'ai fait un enfant, pour lui transmettre ce cadeau qu'est la vie.

Céline : Au niveau psychologique, pas grand chose. J'y pense mais contrairement à Igal qui est pas mal paniqué par rapport au boulot et qui a été pas mal stressé, moi je ne suis pas du tout en mode stress. Peut-être que c'est plus naturel pour une femme vu qu'on a le bébé dans son corps. Je ne panique pas à l'idée d'avoir un enfant. Je m'imagine déjà avec lui et je sais que ça va être difficile, mais je n'ai pas de stress particulier. Pour moi c'est une continuité.

Qu'est-ce la grossesse a changé dans votre couple ?

Igal : On a toujours été un couple très fusionnel, si je ne me trompe pas :-) et ça n'a pas changé grand chose. Je suis devenu un peu plus protecteur avec Céline. J'ai peur qu'il lui arrive quelque chose et par exemple elle a interdiction du métro le soir. Mes sentiments pour Céline sont très forts, je ne me voyais pas faire un enfant avec quelqu'un d'autre.
Je pense que pour nous, la grossesse n'a rien changé, pour nous c'est une suite logique après 7 ans ensemble.

Céline : Ça s'est très bien passé, ça n'a rien changé. J'avais beaucoup d'à priori mais en fait pour rien. On est comme avant, il me taquine toujours autant. Il est plus protecteur, plus gentil, plus au petit soin, mais rien de très différent. On est peut-être plus uni aussi :-)

Comment vous sentez-vous à environ 1 mois de l'accouchement :

Céline : C'est à double tranchant. Mon ventre est lourd, ça devient difficile donc j'ai envie d'accoucher mais il faut accoucher et je ne sais pas si je suis vraiment pressée d'y être.
J'ai fait les cours de préparation à l'accouchement et je me sens quand même prête.

Igal : Au début de cette grossesse, j'ai été vraiment très stressé et c'est allé vraiment loin. Mais au bout d'un moment j'ai été obligé de mettre ce stress de coté. Je ne voulais pas stresser pendant 9 mois parce que de toute façon ça ne servirait à rien. Mais plus le grand jour se rapproche et plus le stress revient.

À 1 mois de l'accouchement j'ai quelques peurs, j'ai envie que tout se passe bien. J'ai vraiment peur pour l'accouchement lui-même, je suis pressé que ça se termine, qu'on me dise que tout s'est bien passé que je puisse souffler enfin. Je suis pressé de voir que mon ptit est en bonne santé, de savoir que Céline est en bonne santé et que l'accouchement s'est bien passé.
Je suis pressé, j'ai tellement de stress que j'en ai peur. Mais je suis tellement pressé de le rencontrer ce petit bonhomme.
Céline, elle, elle l'a dans le ventre depuis un moment. Moi j'ai très peu de contact avec lui, juste des ptits coups ici et là. C'est une relation qui est finalement assez faible et plutôt cérébrale.
Il y a des choses qui sont propres à ma nature un peu froide qui m'inquiètent un peu. Les gens me disent tout le temps "c'est extraordinaire, tu vas voir tu vas l'aimer d'un coup". Et si je ne l'aimais pas, si il ne me plaisait pas ou si je ne ressentais juste rien. "C'est mon fils celui-là ?" J'ai peur de ne pas être submergé d'émotions comme tous les autres papas, j'ai peur de passer à coté de ce moment là.
Ce n'est pas toujours facile de parler de mes éventuels doute à Celine parce que je m'impose d'être le plus fort possible. Je me dis que la grossesse est déjà assez difficile et que finalement parler de mes doutes face a une femme qui vit une grossesse c'est un peu risible.
Même si je lui en parle, 90% du temps je me montre sur mon meilleur jour et elle le sait. Je sais qu'elle le sait. Et je sais qu'elle sait que je le sais. Je ne lui parle pas de ce qui me fait peur parce que je veux éviter de lui mettre mes idées en tête, pour éviter qu'elle ait peur elle-même.

Quel genre de parents serez-vous ? Comment vous projetez-vous en tant que futurs parents ?

Igal : Il y a un truc que j'aimerai éviter, je n'aimerai pas être un père ami. J'ai mes convictions, je pense qu'en éducation il n'y a pas de juste chemin, qu'on soit dur ou gentil.
Je vais essayer d'être un père dur, parce que je pense que le rôle du père, celui que je n'ai pas eu, c'est d'apprendre à accepter des ordres sans les comprendre. C'est quelque chose qui m'a beaucoup manqué. Aujourd'hui par exemple, si mon patron me dit de faire un truc, je ne sais pas accepter de le faire sans savoir pourquoi. J'ai manqué de fermeté dans mon éducation, donc je vais essayer d'être ferme, surtout quand les choses sont graves.
Avec Céline, on s'est toujours promis qu'on serait ferme sur l'éducation, pas de negociations. On s'est promis que nos enfants seront très polis parce que pour nous la politesse c'est absolument essentiel. Il n'y a quasiment plus personne de poli ici à Paris, c'est relativement lamentable. Et on espère bien que notre fils sera très poli.
Autrechose, pour nous, c'est important de lui laisser faire ses propres choix. Par exemple, je suis d'origine juive, non pratiquant et non croyant. J'ai décidé de ne rien lui apprendre de tout ça. Il ne grandira pas en tant que juif sauf si ça vient de lui. Je prèfere qu'il fasse ses propres choix à partir de rien, et ça dans tous les domaines. Je veux qu'il soit libre. Je ne veux pas faire de lui ce que moi j'ai raté ou ce que j'aurai aimé faire. Je ne veux pas qu'il soit un prolongement de moi. Ce qui est important c'est qu'il soit heureux et peu importe la voie.

Céline : Je veux lui transmettre certaines valeurs. Je pense que les enfants ont besoin de certaines limites et comme il les cherchent constamment il les trouveront rapidement. Il y a certaines choses qui ne passeront pas. Les bonnes manières, dire bonjour, merci, … ils les auront. Je pense qu'Igal sera plus dur que moi mais dans tous les cas je ne vais pas me laisser marcher sur les pieds. Je n'ai pas envie d'être la maman copine. J'aimerai leur apprendre à obéir, et ne pas en faire des enfants rois. C'est un peu le genre d'éducation qu'on espère mettre en place.

Cette interview a été réalisée le 21 octobre 2012. En novembre 2012, Céline et Igal ont accueilli leur petit garçon. L'accouchement s'est très bien passé, la maman et le bébé sont en parfaite santé et le papa est comblé. Nous leur souhaitons plein de bonheur !

Encore mille mercis à Céline et Igal de s'être confiés à nous.