Comme la plus belle des lettres à la poste

postée
\ Accouchement du 12 septembre 2012
t Durée : 6 heures

Enceinte, je venais souvent vous lire, je cochais "accouchement sans péridurale" et je me préparais à souffir...

Pourtant il n'en fut rien, ou pas grand chose:

Le 12 septembre à 6h30, je suis réveillée par des maux de ventre. Je vais aux toilettes puis me recouche, bien calée dans mon polochon. Les mots de ma cousine raisonnent dans ma tête: "Tu verras, la nature est souvent bien faite. Les première contractions te feront aller à la selle". Mais rien de plus flagrant. La douleur revient de temps en temps mais je réussis à me rendormir. Je me dis que c'est seulement un dérangement intestinal, je suis à quinze jours du terme.

7h: je me lève pour prendre deux spasfo* et je commence à préparer mon petit déjeuner, thé, tartines... Mais je trouve que la douleur devient un peu plus forte. Je me stoppe à chaque fois que je sens mon ventre se serrer. Je vais dire à mon mari qu'il n'ira pas travailler aujourd'hui, je ne le sens pas trop: "Tu as mal? C'est vrai?" et il se rendort tout content! Après m'être un peu rallongée à ses côtés, je me décide à aller prendre une douche, tant pis pour le petit dej' laissé en plan dans le salon. Je trace des traits avec mon doigt sur la paroi de la douche à chaque contraction -car j'en suis sûre maintenant, ce sont des contractions- et je fais le bilan en sortant: environ 15 minutes de douche et 7 contractions... gloups! J'avais envie de partir de la maison à 10h, une heure ronde, mais comme la douleur s'intensifie, je presse mon mari et lui demande de se laver rapidement pendant que je contemple mes tartines: je suis incapable de manger, ni l'envie, ni la capacité, je sens que je pourrais tout vomir rapidement.

9h20: Zut, je n'ai jamais utilisé le ballon que ma cousine m'a prêté pour aider le bébé à descendre. Je vais donc le chercher, je me pose dessus mais la douleur me rappelle que nous devons y aller. La position assise m'est d'ailleurs très inconfortable.

9h30: mon mari, ma valise, mon polochon, mon gros ventre et moi sommes dans la voiture. Je suis allongée à l'arrière, calée dans mon polochon et je demande "les minutes" à chaque contraction à mon mari... 33-36-39-41... "Mais c'est toutes les 3minutes là !" "Je sais mon chéri, roule !". Pourtant la douleur est largement supportable. Nous arrivons devant la maternité à 10h15, le temps de nous installer, de passer aux toilettes faire pipi dans un petit bocal, de prendre nos affaires dans la voiture... Je suis installée en salle de pré-travail à 10h45: mon col est déjà dilaté à 5 et je n'ai pourtant pas très mal. j'estime avec ma sage-femme cette douleur à 4/10. Elle nous laisse seuls, le monitoring, mon mari et moi. Je perds du sang, je demande une bassine car je me sens mal mais finalement tout se passe merveilleusement bien. Oui oui, j'ai bien dit "merveilleusement bien". Je suis allongée sur le côté, mon mari joue sur son portable ou me masse le bas du dos suivant mes demandes. La douleur s'est évidemment intensifiée mais je ferme les yeux, je me détends, je respire très profondément et la contraction passe aussi doucement qu'elle est venue. Je me laisse totalement envahir par la douleur, je n'essaie pas de résister, de me crisper. Je me concentre et je suis dans ma bulle.

11h45: la sage-femme revient et juste à ce moment là, je sens que j'ai envie de pousser. Je suis bien dilatée à 10 pour le plus grand plaisir de mon mari^^. Nous nous installons en salle de naissance. Je souhaite rester sur le côté mais la sage-femme me demande d'abord de me mettre sur le dos pour percer la poche des eaux. La douleur ne change pas, elle est déjà assez saisissante et curieusement, je n'ai plus envie de me remettre sur le côté. Je suis bien ainsi. Je pousse lorsqu'une contraction arrive et je sens mon bébé descendre puis passer dans mon bassin. Je respire comme bon me semble, sans trop y réfléchir, je souffle tout doucement en poussant. Mon mari me soutient comme il peut et devient le chef du brumisateur car j'ai soif! Une fois mon bébé engagé sans mon bassin, les choses de compliquent un petit peu. Je pousse pourtant de toutes mes forces mais le rythme cardiaque du bébé ralentit et la sage-femme fait appeler un médecin et m'annonce que là "il faut y aller !". Alors j'y vais et en quelques secondes, épisiotomie et expulsion. Notre bébé a le cordon autour du cou et ne respire vraisemblablement pas, il est emmené très vite dans la pièce voisine. Pourtant je suis calme et sûrement pleine d'hormones. Je sais que mon bébé est né, qu'il va bien. Mon mari qui a assisté à ces deux actes simultanés est très pâle et me dit qu'il tourne un peu et s'assoit.

Nous entendons notre bébé pleurer quelques secondes plus tard mais nous ne savons toujours pas le sexe de celui-ci. Je demande à une infirmière si notre bébé va bien et elle me répond "Mais oui elle va bien votre minette"... Une fille, nous avons une petite fille... Quelques instants plus tard, notre amour était dans les bras de son papa et je les regardais intensément, fière de moi, fière de nous et fière d'elle encore plus... Une belle première page de notre vie de famille.

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50 pts

Commentaires

  • Pommes Papillons Une bien belle première page en effet! Merci pour cet émouvant récit!
    il y a environ 11 ans
  • Sarah Waw bravo et félicitations!
    il y a plus de 10 ans
  • Sarah Waw bravo et félicitations!
    il y a plus de 10 ans
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