Voici le (long) récit de mon 2eme accouchement en ambulatoire (j'ai accouché en Suisse dans un hopital ou c'est possible si l'accouchement se passe bien et que le bébé et la maman vont bien: on peut rentrer à la maison 4h après l'accouchement).

Par où commencer ? Peut-être par les jours précédents cette journée du 7 avril 2014.

Je m’étais faite à l’idée d’accoucher  en avance comme  la première fois (3 semaines avant). La grossesse s’est très bien passée et j’ai pu travailler jusqu’au 31 mars !  Du coup,  à partir du 1^er avril, j’attendais, ce qui ne m’était pas arrivé pour ma première fille et je commençais à être impatiente. J’ai lu tous les récits d’accouchements disponibles sur internet, lu tous les articles sur les signes d’accouchement…

Le week end précédent la naissance (5-6 avril), j’ai beaucoup marché, monté les étages à pied,…et j’ai commencé à avoir des contractions plus fortes que d’habitude mais irrégulières tout le weekend.

Dimanche soir 6 avril, forte douleur au bas ventre pendant 10 minutes à être pliée en 2, je crois que le bébé est descendu un peu et m’a fait mal le temps de trouver sa place.

Nuit du 6 au 7 avril : quelques contractions, je sens que cela travaille et perte du bouchon muqueux vers 3h. A 6h05, perte partielle des eaux…Comme je n’avais pas de contractions régulières,  on a pris le temps de se préparer, déposer la petite pour la crèche et on est arrivé à la maternité vers 9h.

Contrôle de routine : monitoring et col. Effectivement, fissure de la poche des eaux donc je reste en maternité mais le travail n’est pas en route. Contractions irrégulières. Col favorable à 1.

Bref, on décide d’aller se promener pour faire accélérer le travail. Retour dans la chambre de la maternité vers 12h pour manger. Toujours des contractions irrégulières mais un peu plus fortes.

Vers 14h, réexamen, col à presque 2, apparemment la poche des eaux s’est reformée.

Les contractions ne sont pas assez régulières pour parler de travail.

Il fait beau et On décide de retourner marcher autour de l’hôpital.

Les contractions commencent à être plus douloureuses, je m’arrête lorsqu’elles arrivent. Je plaisante en disant qu’est ce que cela doit être un accouchement sans péridurale si je trouve déjà que c‘est douloureux ! Eh oui, dans ma tête, j’allais avoir la péridurale comme pour ma première fille dès que le travail serait mis en route.

On remonte vers 15h30. On décide que mon mari ira chercher ma fille à la crèche vers 16h30 et l’emmènera chez nous pour retrouver ses grands parents qui la garderont ce soir.

Juste avant qu’il ne parte, un crac et la poche se rompt cette fois ci beaucoup plus. A ce stade je suis à 2. La sage femme me dit que cela peut s’accélérer avec la poche rompue car la tête du bébé appuie en direct sur le col.

Je mets la télé pour patienter et les contractions deviennent de plus en plus douloureuses. Je demande le ballon pour voir si cela me soulage et cels me permet de tenir une heure

Dans ma tête, je me dis je dois tenir un peu et après je demande la péridurale quand le travail a avancé.

A 17h30, je commence à avoir du mal à gérer ces contractions, appel de la sage femme, je suis à 3. Je lui demande la péri car je commence à ne plus gérer. Elle me dit ok on descend en salle d’accouchement.

A partir de là, je monte sur le lit pour descendre en salle et ne pense qu’à la péridurale. Les contractions sont intenses et rapprochées. On arrive en salle d’accouchement, j’arrive à me mettre en tenue et m’installer puis la contraction qui arrive est horrible. La sage femme me dit je vais quand même recontrôler le col et là : on est à 7 ! Il est à peine 18h. Bon trop tard pour la péridurale.

C’est là que la panique s’est emparée de moi et que je n’ai plus rien géré du tout.

Tout le monde s’est mis à s’agiter autour de moi pour installer le matériel. On a appelé mon mari pour lui dire de se dépêcher. On essayait de me faire respirer dans un masque à oxygène qui m’asphyxiait. A chaque contraction c’était l’horreur, j’avais peu de pause entre. J’ai supplié d’avoir l’anesthésiste…Bref je ne contrôlais plus rien.

Mon corps s’est mis tout seul en mode accouchement car il poussait tout seul. La sage femme m’a demandé de pousser mais j’avais peur que cela me fasse encore plus mal. Et puis au bout d’un moment j’ai compris que c ‘était le seul moyen d’en finir. J’ai même crié et du apeurer toutes les autres femmes. Moi qui ne comprenais pas qu’on hurle en accouchant en regardant certaines émissions…j’ai compris qu’on ne décide plus à ce moment là !

J’ai donc poussé avec mon corps qui poussait en partie tout seul et j’ai senti sortir mon bébé de la tête aux épaules aux pieds et au cordon. Cette sensation était surprenante et intense ! Au moment où le bébé était sur moi, la douleur s’est arrêtée instantanément. Il etait 18h15! 4 min après, le placenta est sorti seul sans pousser. Petite déchirure uniquement. 

Mon mari est arrivé 10 min après la naissance tout surpris de la rapidité de l’accouchement.

Je suis fière de l’avoir fait sans péridurale ni position gynéco (j’étais simplement allongé sur le dos un peu sur le côté sans monitoring ni étrier, de toute façon je n’avais pas la force de changer de position). Ce qui a été difficile pour moi a été  de ne  plus contrôler mon corps. Je ne m’étais pas préparé à cette douleur et  a accouché naturellement et j’ai pris peur.  En plus, mon mari n’était pas là ce qui est peut-être pas plus mal car il ne m’a pas vu dans cet état et entendu crier ! Mais avec le recul, je l’ai finalement mieux vécu et les suites de couche ont été bien plus faciles ! Nous sommes rentrés à la maison 4h après en ambulatoire (vers 22h, 22h30) car nous allions bien toutes les 2 pour passer la 1ere nuit chez nous et présenter ce nouveau bébé à sa soeur le lendemain.